Maud Tardieux
L’équipe féminine du Paris Basket a signé une victoire historique ce dimanche à l’Arena Porte de la Chapelle. Victorieuse sur le fil contre Strasbourg (65 – 62), la toute jeune section a remporté son premier succès à domicile dans le nouveau temple du basket parisien, inauguré en février dernier.
Emmenée par sa capitaine Élodie Amilien, l’équipe féminine du Paris Basket (PB) était à l’honneur ce dimanche avec un match en lever de rideau de la rencontre Paris – La Rochelle en Betclic Élite (la première division masculine). Après deux victoires à l’extérieur en autant de matchs, celles qui disputent la première saison de leur histoire sont allées s’offrir un nouveau succès contre le SIG Strasbourg, le premier à domicile de leur aventure tout juste naissante.
En lice dans le championnat de Nationale 2 (la quatrième division du basket féminin), les Parisiennes se savaient attendues au tournant sur le parquet de l’Adidas Arena. Car les ambitions de la section féminine du PB, présidé et co-détenu par l’Américain David Kahn, sont de taille : développer, à terme, une équipe féminine de haut niveau en Île-de-France. Pour se rapprocher de son objectif, le club est prêt à se doter des ressources nécessaires.
Majoritairement composé de joueuses du club amateur du CSM Finances (Club Sportif Ministère des Finances), le collectif entraîné par Julien Destoc s’est vu renforcé par plusieurs arrivées. D’abord sur le terrain, avec le recrutement d’une ailière expérimentée, Chloé Westelynck, passée par Arras et Villeneuve-d’Ascq en LFB (première division). Mais aussi côté staff, avec le soutien d’un préparateur physique et d’une adjointe déjà bien connue dans le monde de la balle orange : l’ancienne internationale Isabelle Fijalkowski, deux fois championne d’Europe en club (1997 et 2022).
Un premier succès à domicile remporté à l’arraché
Crispées en début de match, les Parisiennes auront montré plusieurs visages dans un match à l’enjeu aussi symbolique que sportif. Trop souvent à la faute et imprécises, elles ont laissé la section grand-estoise faire la course en tête pendant les dix premières minutes (17-19). En inscrivant deux trois points tout en élégance (6’ et 7’), Margaux Jacob et Stéphanie Dufour ont permis à leur team de rester dans le coup.
Davantage coordonnée et disciplinée pendant le deuxième quart-temps, la formation a su surfer sur le manque de réussite de Strasbourg pour rebondir et renverser la vapeur. Elle a encore pu s’appuyer sur l’efficacité de Jacob, autrice d’un nouveau trois points (12’) pour passer devant au tableau d’affichage, mais aussi sur le réalisme de sa pivot et capitaine Amilien, sérieuse sous la raquette (16’, 19’) aussi bien qu’au lancer franc (15’), pour s’envoler avant la pause (38-29).
Paris s’est ainsi assuré une avance confortable et salutaire avant d’aborder une deuxième mi-temps plus brouillon. L’équipe aura produit davantage de déchet, jusqu’à ne mener que d’un point avant le début du dernier quart-temps (43-42). Menées à cinq minutes du buzzer final, les Franciliennes ont dû s’appuyer sur leurs ressources mentales et le soutien du public, forcément bouillant dans l’écrin flambant neuf du 18ᵉ arrondissement, pour remporter leur bras de fer.
Chloé Westelynck aura donné un sacré coup de pouce à ses coéquipières en rentrant un trois points au meilleur des moments (38’), alors que les Alsaciennes venaient de reprendre l’avantage. En conférence de presse, elle est revenue sur cet instant décisif de la partie : « C’est un panier qui a fait du bien, sur le plan comptable, mais aussi dans les têtes. On sait que dans beaucoup de matchs, c’est souvent ça qui fait la différence. »
« C’est une journée qui fera date »
Présent lui aussi en conférence de presse, David Kahn s’est félicité d’un jour historique pour son club. « C’est une journée très spéciale, parce que c’est la première fois qu’une équipe féminine porte les couleurs de Paris Basket. […] C’est une journée qui fera date. » Une promesse d’avenir dont Chloé Westelynck s’est fait l’écho : « On a l’impression de faire partie de quelque chose qui est plus grand que nous, d’être au début de l’aventure […]. Après, en tant que joueuses, on sait que l’on doit se concentrer sur le présent. Notre présent, c’est la saison de Nationale 2 et d’essayer de faire le meilleur résultat possible pour faire monter cette équipe le plus haut possible. »
Réaliste, l’ailière a également tiré des enseignements d’un match où Paris aura fait preuve d’inconstance. Plusieurs axes restent ainsi à travailler : « marquer des paniers, réussir les choses que l’on est censé réussir, essayer d’imposer notre rythme et mieux gérer les passages à vide. […] On a vu que l’on avait souvent besoin d’un petit temps pour réussir à repartir de l’avant. J’espère qu’on pourra réduire ce temps au maximum sur l’ensemble de la saison. »
Des débuts prometteurs pour la suite de la saison
Mais la néo-Parisienne a remis ces imperfections en perspective. Son collectif vient tout juste de se former et, avec pas moins de quatre nouvelles recrues, il est difficile d’envisager de parvenir à une « alchimie » de groupe satisfaisante autrement que sur le temps long. « C’est seulement notre troisième match, j’espère qu’on arrivera à notre meilleur niveau plutôt sur la deuxième partie de saison. […] Une victoire, c’est toujours mieux pour la confiance, mais savoir gagner quand on n’est pas à notre meilleur niveau, c’est déjà un très bon signal pour la suite. »
Christophe Denis, le directeur sportif du PB, est allé dans son sens : « C’est une équipe qui se construit. […] elle a besoin de temps pour atteindre son potentiel maximum. Nous sommes encore très loin, il faut être patient. » Les horizons d’avenir en sont peut-être plus encourageants encore pour un groupe qui n’est qu’à l’orée de son histoire. Toujours invaincu après trois journées de compétition, il essayera de confirmer à l’occasion d’un nouveau duel à l’extérieur. Ce sera contre Orly le samedi 12 octobre prochain.