Carole Le Goff
Les féminines du Paris Basketball Avenir ont battu les Strasbourgeoises du S.I Graffenstaden lors de leur premier match à domicile, ce dimanche 6 octobre 2024, à l’Adidas Arena de Paris. Une victoire symbolique et historique (65-62) obtenue dans la douleur.
Sur le papier, elles avaient tout pour gagner haut la main. Une première rencontre à domicile après deux victoires, près de 250 soutiens dans les gradins, un match face à des joueuses moins bien classées de leur poule, un staff de haut niveau… Pourtant, l’équipe féminine du Paris Basketball Avenir, née en début de saison dans la capitale, s’est faite peur, à plusieurs reprises, ce dimanche 6 octobre 2024, à l’Adidas Arena.
Face aux Strasbourgeoises du S.I. Graffenstaden, les Parisiennes évoluant en Nationale 2 (quatrième division) ont débuté leur troisième rencontre de la saison en ouvrant le score. Une entame vite bousculée par les pertes de balle, fautes techniques et de jeu. La faute au stress. « On se rend compte de la responsabilité qu’on a de faire partie de cette première équipe du Paris basketball et on n’a pas l’habitude de jouer dans une salle comme celle-là donc ça peut être impressionnant, admet Chloé Westelynck, ailière de l’équipe et autrice de cinq points au cours du match. Mais on a toutes envie de bien faire et d’être à la hauteur ».
De grandes ambitions
Dans le premier quart-temps, ces imprécisions profitent à leurs adversaires, dixième de leur poule après deux matchs nuls depuis le début de la saison. En quatre minutes de jeu, les visiteuses mènent de sept points. Insuffisant néanmoins pour se détacher totalement. Le Paris Basketball Avenir reste à hauteur : 17-19, à la fin du premier quart-temps.
Et c’est tant mieux pour le club qui projette déjà la montée en Nationale 1 à la fin de la saison. Pour faire progresser ses joueuses, encore amatrices, le président américain David Kahn n’a pas lésiné sur les moyens. 250 000 € ont ainsi été investis selon L’Equipe. Un staff complet les accompagne : un kinésithérapeute, un préparateur physique, deux assistants… « C’est quelque chose qui, il y a dix ans, était inconcevable en Nationale 2. Et c’est nécessaire si on veut viser plus haut », fait valoir Chloé Westelynck.
Leur entraîneur, Julien Destoc, qui les supervisait déjà par le passé, fait aussi la différence au sein de l’équipe. Sa présence et ses mots ont fait basculer le deuxième quart-temps. À l’issue d’un temps-mort, alors qu’il reste quatre minutes de jeu, les Parisiennes reviennent sur le parquet rassurées et en réussite. Notamment dans la raquette avec Eloïse Amilien, capitaine et meilleure réalisatrice du match avec 20 points. Elles prennent de l’avance (38-29) avant la mi-temps.
Un score encourageant pour ces pionnières parisiennes qui découvrent cette division. « C’est une équipe qui se construit, qui a besoin de temps pour atteindre son potentiel maximum. On en est encore très loin, il faut être patient. Mais on a des objectifs ambitieux, qui avec beaucoup de travail, seront atteints », annonce Christophe Denis, directeur sportif des féminines.
Une victoire à l’arrachée
De retour à la mi-temps, Strasbourg remet la pression Paris et rattrape son retard progressivement : 43-33, 43-35, 43-37, 43-39… La sortie sur blessure de Charlotte Lebot, ailière forte, deuxième blessée du match après Clara Rimbaud, a plombé les Parisiennes. A la fin du troisième quart-temps, les deux équipes sont au coude à coude : 43-42. De nouveau. « Ce n’était pas un match facile, reconnaît l’arrière Touty Gandega. Mais ça fait plaisir de jouer devant ce public ! ».
La pression monte dans les dix dernières minutes. Les Strasbourgeoises repassent devant les joueuses de Julien Destoc grâce à des paniers à trois points : 49-51, à la moitié du temps imparti. Les Parisiennes sont moins organisées et recommencent à faire des fautes face à une équipe qui joue en cohésion.
Mais le public est présent, s’emballe, alors que l’ailière Chloé Westelynck libère le match et ses coéquipières par un panier à trois points pour recoller au score 57-58. La victoire leur tend les bras (65-62). « On sait que l’on n’est pas à notre meilleur niveau aujourd’hui, mais savoir gagner quand on n’est pas à notre meilleur niveau, c’est déjà un très bon signal pour la suite », savoure celle qui a renversé la tendance du match.
Après cette troisième journée de championnat, les joueuses du Paris Basketball Avenir, troisièmes de la poule D du championnat, sont classées ex æquo avec les deux premières équipes du classement à six points. Elles ne pouvaient rêver meilleur début en compétition avant de rencontrer leurs prochaines adversaires, les joueuses de l’Avenir sportif d’Orly basket, le samedi 12 octobre.