Ce samedi soir, la 19ᵉ édition des Jeux des îles s’est ouverte à Guernesey. La cérémonie de l’eau a été le moment fort de la soirée, l’équivalent de l’allumage de la flamme olympique. Cet événement célèbre l’union des îles et est toujours très symbolique pour les porteurs d’eau de chaque délégation.
À côté de la scène, aménagée sur le front de mer du St Peter Port, une roue en or est installée face aux sportifs de chaque délégation. Sur cette roue similaire à celles des moulins à eau, “Guernsey 2023” est inscrit en grand. Placée dans un petit bassin et entourée de 24 petites fontaines représentant chaque île, cette roue est l’attraction de la cérémonie d’ouverture. Les drapeaux de toutes les nations participantes sont exposés sur le socle du bassin, à côté de l’inscription “Les insulaires inspirants” (Inspiring Islanders). Comme le veut la tradition, Guernesey a honoré le mélange des eaux, symbole fort du lancement de cette édition des Jeux des îles. Plus de 10 000 personnes étaient présentes sur le port pour y assister. Le principe de cette cérémonie est simple : chaque délégation apporte de l’eau de son île dans un récipient puis vient la verser dans une petite vasque, créant l’ouverture d’une fontaine devant la roue. Une tradition pour mettre en avant les cultures insulaires et la diversité des îles.
Les porteurs d’eau, fierté des îles
La désignation d’un porteur d’eau par délégation la rend davantage symbolique. “Ils ont pris toute l’équipe de Gibraltar et ont choisi le plus jeune, raconte Christian Chang-Chipolina, être le plus jeune ça me fait ressentir… pas de la pression, mais c’est bouleversant. Je représente mon île et c’est un grand honneur“. Comme Gibraltar, de nombreuses autres îles ont choisi l’athlète le plus jeune. Pour la porteuse d’eau du Groenland, la signification est tout autre : “C’est le gouvernement qui a pris la décision. J’ai été choisie parce que j’avais eu de bons résultats à la dernière édition des Jeux des îles, détaille-t-elle. C’est la neuvième fois que je participe, depuis 2001. Je suis très fière, c’est un honneur“. Pour tous, c’est la fierté et l’excitation de l’événement qui prime. Placés à l’avant de leur délégation pendant la parade, leur récipient à la main, ils sont aussi attendus que les porte-drapeaux. Des bouteilles décorées, des poteries, des jarres typiques des îles ou même des cornes d’animaux, tous les contenants racontent la culture et l’histoire de chaque île. Le moment est même historique pour l’île de Gozo, rattachée à l’archipel maltais, qui participe pour la première fois à ces Jeux. David Dimech, en tête de délégation, apporte l’eau dans une jarre en argile de style grec : “L’eau vient de Xlendi, une des nombreuses baies que nous avons sur l’île. Nous l’avons apportée dans une bouteille d’eau puis versée dans cette jarre pour la cérémonie d’ouverture“, explique le nageur.
Une cérémonie unique
Après que chaque île dépose son eau, la roue se met à tourner, entourée des 24 fontaines. Si les Jeux des îles ont été créés en 1985, la cérémonie de l’eau n’a été inventée qu’en 1991, par l’île d’Åland, province indépendante de Finlande et organisatrice de la 4ᵉ édition. “L’eau est l’élément qui nous permet à tous de nous qualifier d’insulaires. Elle nous entoure et nous sépare, mais elle nous unit tous“, explique le directeur des Jeux de 1991, Dick Ekstrom. Cette année, Guernesey a également innové avec une cérémonie d’ouverture sur le port et une parade dans la rue. Les athlètes ont pu profiter de la proximité avec le public et de leurs encouragements sur l’intégralité du parcours. L’initiative a plu car elle a permis à un grand nombre de personnes de participer à l’événement et n’est pas sans rappeler la cérémonie d’ouverture de Paris 2024, prévue sur la Seine.
LEROUX Audrey
