Iän Jason. ©WorldRugby

Iän Jason, pilier de l’équipe de France à 7

Alors qu’elle s’apprête à clôturer sa deuxième saison de World Series avec l’Equipe de France à 7, Iän Jason s’impose comme une valeur sûre de l’effectif de David Courteix. Focus sur l’athlète de 26 ans.

C’est avec le sourire qui la caractérise qu’Iän Jason nous rejoint. En sélection comme dans son club du Stade Toulousain, la jeune femme traine dans son sillage sa joie de vivre et sa bonne humeur, en témoignent ses vidéos sur les réseaux sociaux. Une attitude aux antipodes du visage qu’elle montre sur les terrains, bien plus sérieux et intraitable.

Cela fait quatre ans maintenant qu’elle a signé son premier contrat avec la Fédération, et depuis, les choses ont beaucoup avancé pour la native de Paris. Elle a sillonné la France entre ses débuts au club de Tournay ESCA, au sud de Tarbes, avant que ses études ne la mènent à Rennes. Elle n’y reste pas longtemps : une victoire en finale du Championnat de France universitaire à 10 plus tard et là voilà qui pose définitivement ses valises dans la ville rose. C’est le début de sa carrière avec le Stade Toulousain. Elle ne sait pas encore qu’avec ce club, elle connaîtra trois finales de Championnat de France et un titre, enfin, en 2022 face à Blagnac. 

Le collectif avant l’individuel

Des accomplissements, le parcours d’Iän n’en manque pas. Elle a connu des sélections avec pas moins de trois équipes de France différentes : à XV dès 2017, à 7 depuis 2021 mais on oublie souvent qu’elle fut porte-drapeau de la sélection universitaire en 2019 aux Universiade d’été (les Jeux Mondiaux Universitaires d’Eté). Elle y décrocha d’ailleurs une médaille d’argent en sevens.

Une breloque qui ne manque pas de faire écho à celle décrochée par la Toulousaine il y a quelques mois lors du tournoi de Sydney. De son propre aveu, c’est son meilleur souvenir à l’heure actuelle. « Cette deuxième place, en terme de collectif, ce qu’elle a pu créer dans le groupe, c’était fabuleux. Surtout sur le côté humain. » Car dans son discours, il est toujours question de l’équipe et ce qu’elle lui apporte, et inversement. Au cours de ces deux saisons en World Series, Iän a su faire évoluer son jeu pour s’imposer dans un style percutant et décisif, en attaque comme en défense, permettant à ses coéquipières de convertir des offensives en occasion d’essais ou en les inscrivant elle-même. 

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 en ligne de mire

Lorsqu’on lui parle de sa progression, Ian préfère tempérer. « C’est grâce au collectif. » Avant d’enchainer aussitôt sur le futur. « Je pense qu’on peut faire mieux », confie-t-elle. « On peut toujours faire mieux.» Il s’agit sans doute de sa saison la plus aboutie. Cette année, elle a disputé l’ensemble des étapes mondiales, conséquence directe de sa régularité et de son travail. En deux ans, elle comptabilise déjà 68 sélections pour 82 points inscrits. Elle fait partie, à n’en pas douter, des joueuses sur lesquelles le staff compte en vue des Jeux Olympiques de Paris l’an prochain. Ses objectifs, cependant, restent plus immédiats. En effet, son attention est tournée vers le dernier tournoi du circuit mondial, à Toulouse, où elle fera figure de régionale de l’étape. « Ce ne serait pas anodin qu’on passe les quarts et les demis, c’est tout ce qu’on pourrait nous souhaiter. C’est tout ce que l’on se souhaite en tout cas. C’est un joli challenge. On va tout mettre en œuvre pour essayer d’être les meilleures le week-end prochain ».

Marie-Louise Preira

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